Histoire(s) & patrimoine de Charleroi |
Certaines dénominations atypiques de voiries laissent parfois l'habitant ou le promeneur perplexe... Si l'origine du nom de quelques artères reste aujourd'hui un mystère, ces dénominations font généralement référence à un lieu-dit, à un habitant ou un notable local, ou encore témoignent du patois de la région.
Les ruisseaux Saint Hubert et du Fond des Haies provenant de Loverval mêlent leurs eaux sur le territoire de Couillet. Jusqu’aux environs de 1825, leurs eaux alimentaient un grand vivier situé après le confluent. Le tracé des affluents de ce vivier au sud dessinait une queue de poisson, ce qui donna au quartier le nom de « queue du vivier ». Avec le temps, le vivier disparu, et les cours d’eau furent en partie recouverts. Les travaux de talutage des routes de Philippeville et de Gilly transformèrent le coin, mais les actuelles rues Jean Jaurès et de Loverval qui épousaient plus ou moins le tracé des ruisseaux conservent toujours une forme de queue de poisson en V inversé. Le vivier à jamais disparu, seule la dénomination de La Queue survécut.
A Marcinelle, l’origine du nom de la rue provient de noms d’oiseaux que s’échangeaient des habitants. « Maux r’lavès » un jour se fait entendre au cours d’une séance de jurons... Cette injure finit lors des fêtes de la commune par désigner la rue et les habitants qui y vivaient. La rue adoptera le même nom : rue Mallavée.
A Jumet, la dénomination fait par contre référence à la topographie des lieux. La « mal avée » signifie un « mauvais moment à passer », au vu de la déclivité qu’il faut emprunter pour rejoindre le lieu. L’orthographe a cependant tendance à évoluer pour aujourd’hui devenir de plus en plus fréquemment « Mallavée » en lieu et place de « Malavée ».
La rue fut tracée sur des terres appartenant à la famille Conard, qui les cédèrent à la commune de Roux. On retrouve des membres de cette famille notamment à Gosselies, où ils avaient des intérêts dans les charbonnages. M. Conard fut notamment directeur-gérant des Charbonnages du Grand-Conty et Spinois jusqu'aux environs de 1853. Le plan parcellaire de la commune de Roux par P.C. Popp (milieu - trois-quart du XIXième siècle) renseigne certaines terres situées à Roux comme appartenant à la veuve Médard-Joseph Conard et à la Société de Monceau-Fontaine et du Martinet.
« Tapée » signifierait butte, talus dans un champ, selon l'étymologiste Carnoy. Comparativement aux autres quartiers de Jumet, celui-ci resta longtemps préservé par l'industrie, et conserva des allures campagnardes pendant longtemps...
Le nom de la rue proviendrait de l'enseigne d'un cabaret qui s'y situait. Autres temps, autres moeurs (et heureusement que l'on évolue...) : l'enseigne représentait un local nettoyant la tête d'une personne d'origine africaine ; à vouloir laver la tête d'un nègre, on y perd sa lessive... c'est donc peine perdue... Une rue homonyme située à Mons trouve son nom dans la même explication.
Une autre origine est donnée, plus proche de la légende : lors du siège de la forteresse en 1746, les hollandais qui servaient pour les autrichiens, tiraient depuis la Ville-Haute des boulets sur les français qui s'étaient emparés de la Ville-Basse. Sans grand succès, les boulets allaient se perdre à l'emplacement de la rue actuelle : c'était donc peine perdue, et la Ville-Haute finit par tomber dans les mains des français.
La « noire mécanique » dont il est question était une pompe à feu (ou Machine de Newcomen), c'est-à-dire une pompe mue par une chaudière à vapeur qui pompait les eaux situées dans les galeries d'un charbonnage situé à Lodelinsart. Installations modernes pour l'époque, ces mécaniques marquèrent l'esprit des habitants au point d'en ancrer le souvenir dans un quartier.
L'un des problèmes principaux des charbonnages était la question de l'évacuation des eaux qui s'écoulaient dans les galeries et risquaient de noyer la mine. En 1705, l'anglais Newcomen met au point une machine permettant de pomper les eaux ; les mines pourront désormais gagner en profondeur. Vers 1735, le maître charbonnier lodelinsartois Jacques de Sandrouins se rend en Angleterre pour y observer la machine. Impressionné, il en fait installer un exemplaire à Lodelinsart, la première du Hainaut.
Le mot wallon « Fiotte » serait un synonyme de « Faflot(t)e », et désignerait un petit élément. La rue étant étroite et courte, son nom wallon lui est adapté. Une Impasse Faflotte existe également à Gilly.
Un dénommé Antoine Diederickx, bruxellois ayant habité Gilly durant deux ans, aurait donné son nom à cette rue. « Didi » serait un diminutif de Diederickx. Une autre possibilité est que « Didi » serait un sobriquet pour désigner un personnage local, amuseur public ou pilier de comptoir, qui aurait été bègue, d'où son surnom …
Suivez également le site sur Facebook, pour prendre connaissance des derniers sujets postés, et bien plus ! |
Contact | A propos de ce
site | Tous les sujets | Portail non-officiel sur Charleroi | ©
www.charleroi-decouverte.be 2007 - .... | Version 6 |