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Charleroi fut forteresse


Même si la majorité des vestiges des forteresses successives de Charleroi ne sont pas directement visibles, il en existe encore quelques-uns, dispersés aux quatre coins du centre-ville.

En 1666, les espagnols fondent une forteresse sur la Sambre afin de sécuriser la frontière des Pays-Bas avec la France ; Charleroi vient de naître. La forteresse n’est pas encore terminée que les espagnols, constatant l’arrivée imminente des troupes françaises, abandonnent les lieux et tentent de détruire à la hâte les ouvrages déjà érigés. Quelques jours plus tard, Louis XIV entre dans Charleroi. Les français décident de poursuivre les travaux de fortification. Les décennies suivantes, Charleroi relève de l’autorité française ou espagnole, en fonction des guerres gagnées ou traités signés.

Le plan de la forteresse de Charleroi gravé en 1966 par Darville

En 1747, Louis XV ordonne le démantèlement de la forteresse. Sous domination autrichienne, l’Empereur Joseph II décide en 1782 la mise en vente des terrains occupés par les anciennes fortifications ; la ville prend de l’importance et se développe.

En 1793, les autrichiens tentent de redresser des ouvrages défensifs à la hâte afin de retenir les assauts potentiels des révolutionnaires français. La ville est néanmoins bombardée, et Charleroi capitule en juin 1794.

Au lendemain de la défaite de Napoléon à Waterloo, les hollandais refortifient Charleroi ; la nouvelle forteresse est nettement plus étendue que les précédentes, notamment vers le nord. Cette forteresse ne subira aucun assaut. La décision de démanteler la forteresse est prise par les autorités belges en 1867. En 1871, les travaux de démantèlement s’achèvent. Charleroi tire définitivement un trait sur son passé de ville forteresse.

La configuration de la Place Charles II révèle bien l'ancien passé militaire de Charleroi. Du centre de la place partent neuf rues, coupées par d'autres artères à seulement quelques dizaines de mètres du centre de la place, formant un hexagone. Du centre de la place, et en dirigeant son regard vers la rue Turenne ou vers la rue de la Montagne, on peut aisément comprendre le rôle stratégique de l'ancienne place forte, construite sur une bute dominant la Sambre. De même, la zone située aujourd'hui entre la chaussée de Bruxelles et la rue de l'Ancre, où circulent les trains vers Ottignies et les rames du métro, était du temps de la forteresse française le Grand Etang du vallon de Lodelinsart, qui protégeait l'ouest des remparts. Cette zone permet de se rendre compte du dénivellé important du terrain, et de l'intérêt passé du lieu pour y ériger une forteresse.

Le Bastion d Amsterdam, mis à jour lors des travaux du métro léger en 2009

Autour de la Place Charles II persistent encore quelques bâtiments de style forteresse marqués par une grande austérité, mais cependant non sans charme. Il faut remarquer, par exemple, le numéro 6 de la rue des Gardes. Ce bâtiment possède deux portes d'entrée : l'une pour l'habitation, l'autre pour un officier qui occupait une chambre à l'étage et qui pouvait ainsi se rendre directement dans la partie réservée de la maison via un escalier personnel, afin de ne pas déranger les occupants de la maison.

La forteresse, agrandie à plusieurs reprises, possédait ses différentes portes d'accès. Si toutes ont aujourd'hui disparus physiquement, le fronton de l'ancienne porte de Waterloo, construite sous la période hollandaise, fut réutilisé lors de la construction d'un bâtiment privé au numéro 33 de la rue Petite Aise à Monceau-sur-Sambre (Charleroi). Si vous vous promenez à la Ville-Basse, rue de Dampremy, vous aurez certainement remarqué qu'à côté du renommé café de l'Impasse Temps se situe un escalier se dirigeant vers la Ville-Haute. Cet escalier, communément appelé l'Escalier des Rames, menait à un sentier qui se dirigeait vers le pied de la forteresse, où les tisserands mettaient sécher leurs laines sur des branchages. A quelques mètres de là, un jardin en terrasse, rare vestige de la forteresse espagnole, puis française.

Le fronton de l'ancienne Porte de Waterloo

Rue de Montigny, l'établissement situé au numéro 12 est aménagé dans des anciennes casemates ; à l'arrière de l'établissement se trouve un passage souterrain, ancien boyau de la forteresse française, servant de stock. Deux parkings accueillent également des vestiges des forteresses. Dans le parking de l'Innovation se trouve une muraille de la forteresse française. A la Ville-Haute, dans le parking du boulevard Drion, se trouvent également des tronçons de souterrains, à partir desquels des visites guidées peuvent être effectuées. Enfin, dans la rue du Mambourg, à proximité de l'ancien bassin de natation, se situe une sortie de la forteresse hollandaise. Durant la seconde guerre mondiale, cette entrée servit de refuge pour le quartier lors des bombardements de la ville.

Régulièrement, lors de travaux de fondation, la forteresse se rappelle aux habitants. En 2010 notamment, lors des travaux de construction du métro léger au Quai de Brabant, des vestiges sont sont mis à jour. Un mur de de quatre mètres de haut, totalisant 10 mètres de long, est découvert : il remonte à la période hollandaise de la forteresse, et faisait partie de l'ancien Bastion d'Amsterdam. D'autres vestiges sont découverts lors des travaux de rénovation de la place de la Digue, ou lors de la construction de l'Hôtel de Police.



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