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Architecte de Charleroi : Joseph André


Joseph André est né à Marbais, dans le Brabant wallon, le 21 janvier 1885. Son père, Philippe-Joseph André, était maçon de profession. Joseph André montre relativement tôt un certain intérêt pour l’architecture et la construction. Après ses humanités, il accompagne son père sur plusieurs chantiers et effectue des stages lui permettant d’acquérir rapidement une certaine expérience. A l’âge de vingt ans, il entame des études d’architecture à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Il y suit notamment des cours dispensés par l’architecte Ernest Acker, qui devient par la suite son maître.

« Fourreur Renoirte »

Entre 1908 et 1910, Joseph André fait partie du bureau technique d’Ernest Acker, période où ce dernier exécute les plans de l’Exposition de Bruxelles. Joseph André rejoint ensuite la région de Charleroi. Il y crée en 1912 une association momentanée avec les architectes Zacharie Clerckx, Edgard Clerckx, Hector Leborgne et Raoul Taburiaux. Sa renommée commence en 1916, lorsqu’il réalise un immeuble avec rez-de-chaussée commercial rue de la Montagne pour le fourreur Renoirte.

Au lendemain de la première guerre mondiale, des centaines d’immeubles sont à reconstruire dans la région. Le cœur de Charleroi n’est pas épargné ; comme d’autres, Joseph André est appelé pour ériger sur les ruines plusieurs nouveaux immeubles. Le début de sa carrière débute avec la reconstruction de Charleroi, principalement dans le quartier Montagne/Yser. Le nom de Joseph André commence à être reconnu, et les projets qui lui sont confiés sont de plus en plus importants. Durant cette période, il érige notamment :

  • 1916 : « Fourreur Renoirte », rue de la Montagne, 46
  • 1919 : « Maison Chouvette », coin de de la rue de la Montagne et du Boulevard Audent
  • « Le Soulier d’Or », rue de la Montagne, 57-59
  • 19211 : Cinéma « Le Coliseum », rue de Marchienne, en collaboration avec l’architecte Jean Lejaer, auteur du « Forum » de Liège
  • 1925 : Maison des Corporations, place Verte – Détruite vers 1960 pour faire place au « Centre Albert ».
« Maison Chouvette »

En 1925, Joseph André s'installe rue Florian Montagne à Marcinelle dans une habitation dessinée par ses soins.

Les années 1930 marquent un tournant dans la carrière de Joseph André. La reprise du chantier à l’état de gros œuvre de l’Hôtel de Ville de Charleroi, édifice conçu par Jules Cezar qui se retire par la suite du projet, va mettre son travail en lumière. Des projets ambitieux et des constructions prestigieuses lui seront par la suite confiés.

Durant la seconde guerre mondiale, Joseph André se refuse à travailler pour l’occupant. Sa carrière croissante interrompue par la guerre reprend dès la fin de celle-ci. Il participe à la rénovation de Charleroi, à sa transformation et affirmation en tant que centre économique et culturel. Plusieurs communes de la région le chargent également de réaliser des études urbanistiques ; Charleroi lui confie l’étude de l’aménagement du Boulevard Tirou sur la Sambre remblayée, en collaboration avec Marcel Leborgne.

Après 1945, Joseph André est l’architecte de :

  • 1954 : les « Galeries Albert Ier » (ou Colonnades, ou Nouvelles Galeries) sur le boulevard Tirou ; détruites en 2015 pour « Rive Gauche »
  • Square de la Gare de Charleroi-Sud
  • 1953 : Palais des Expositions
  • 1955 : Palais des Beaux-Arts
  • 1956 : Eglise Saint-Christophe
  • 1960 : Conservatoire de Musique, rue Biarent
  • Complexe sportif, rue des Olympiades

Si le travail de Joseph André est particulièrement visible dans le centre de Charleroi, l’architecte est également actif ailleurs dans la région. André est l’auteur de villas à Mont-sur-Marchienne, Lodelinsart, Jamioulx, d’immeubles à appartements ou bureaux à Marcinelle, Charleroi,… Ses bâtiments se comptent par dizaines dans la région, de l’habitation particulière au bâtiment de bureaux, de l’immeuble à appartements à l’église de quartier, de la salle de spectacle à la maison communale.

Marcinelle, sa commune de résidence, lui doit notamment :

  • 1928: Eglise du Sacré-Cœur, quartier du XII
  • 1935 : Restauration de l’Eglise Saint-Martin de Marcinelle, après son incendie
  • 1955 : Hôtel de Ville de Marcinelle

Joseph André réalise de véritables prouesses, en érigeant un Beffroi sur un sol instable, un Palais des Expositions sur un sol au relief particulièrement accidenté, transformant et agrandissant la vieille Eglise Saint-Christophe en lui offrant des allures de Basilique. Il s’illustre dans divers styles, évoluant en fonction de sa clientèle, de la fonction finale du bâtiment et de l’époque.

Hôtel de Ville de Charleroi

Au cours de sa carrière, ses réalisations s’inscrivent dans les courants Art Déco, Moderniste, Art nouveau, classique. André réalise des bâtiments prestigieux à la décoration soignée, jusque dans les moindres détails ; il réalise en parallèle des bâtiments utilitaires, à la décoration sobre et discrète. Au cœur de Charleroi, Joseph André édifie dans un périmètre restreint, en vingt ans, quatre bâtiments à destination fort différente rassemblant dans une zone réduite diverses fonctions d’une ville : l’Hôtel de Ville (fonction administrative), le Palais des Expositions (finalité industrielle et commerciale), le Palais des Beaux-Arts (secteur artistique et culturel), et l’Eglise Saint-Christophe (domaine religieux).

Le 14 juin 1958 se déroule à l’Hôtel de Ville et au Palais des Beaux-Arts une cérémonie en hommage et en présence de Joseph André. L'architecte est alors au sommet de sa gloire.

Joseph André fut membre correspondant de la Commission Royale des Monuments et des Sites ; il reçut diverses décorations (Officier de l’Ordre de Léopold, Officier de l’Ordre de la Couronne, Chevalier de l’Ordre de Léopold, Chevalier de l’Ordre de Léopold II). Il décède à Charleroi le 21 janvier 1969.

Plusieurs bâtiments emblématiques érigés par Joseph André ont aujourd’hui disparus, dont certains récemment (les « Colonnades » et l'ancien « Bazar de la Bourse », disparus tous les deux pour faire place au centre commercial « Rive Gauche »). L’architecte a érigé des dizaines d’édifices publics ou privés dans le seul centre de Charleroi. 

 

NOTES :

(1) - Journal De Charleroi (Le), 03/09/1921 et 03/09/1921



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