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Rue Marguerite Depasse


A l'origine de la rue, un sentier permettait de relier Gilly (rue des Audins) au Charbonnage de la Duchère à Montignies-sur-Sambre, en traversant prairies et champs ; ce charbonnage fut ouvert au début du XIXième siècle.

En 1869, un dispensaire et un service de soins à domicile pour les blessés des charbonnages est ouvert à Gilly par la Congrégation des Pauvres Soeurs de Mons. Dix ans plus tard, la décision d'installer une véritable infrastructure hospitalière est prise. Les premiers bâtiments sont érigés en 1879 au lieu dit « Chantraine ». Cet hôpital donnera plus tard naissance à l’Hôpital Saint-Joseph. L'entrée principale se situe rue de l'Hôpital.

La région étant en plein essor industriel et connaissant une croissance démographique importante, les autorités de Gilly décidèrent en 1912 d'aménager le chemin de la Duchère afin de permettre une meilleure circulation, notamment entre les chaussées de Montigny et de Châtelet. La rue de la Duchère se compose alors de deux sections : la première présente l'aspect d'une rue, et la seconde, d'un chemin à travers champs.

Dans les années 1970, l'Hôpital Saint-Joseph décide de s'agrandir et acquiert plusieurs terrains situés à proximité de ses installations ; l'entrée principale de l'hôpital est alors déplacée dans la rue de la Duchère.

En 2014, la rue de la Duchère est rebaptisée afin d'éviter de la confondre avec la rue homonyme située à Montignies-sur-Sambre ; les autorités décidèrent de lui donner le nom de Marguerite Depasse, en mémoire à cette gillicienne victime de la Tuerie de Courcelles, le 18 août 1944.

Marguerite Depasse est née à Châtelineau le 3 novembre 1901. Fille unique de Joseph Depasse, mineur au Charbonnage de Noël-Sart-Culpart à Gilly, et de Rosine Destin, elle épouse en 1923 Auguste Verleuwe, agent de police à Gilly. Durant la guerre, Auguste Verleuwe rejoint la Résistance ; il se charge de la distribution de tracts et de journaux clandestins, se renseigne sur l’organisation des mouvements rexistes,… Il devient par la suite recruteur des Milices Patriotiques de la région de Charleroi. Les Résistants viennent en aide aux juifs et aux personnes recherchées ; ils sabotent ce qu’ils peuvent pour tenter d’entraver les rexistes.

La nuit du 17 au 18 août 1944, les rexistes partent à la recherche de notables de la région afin de venger Oswald Englebin, bourgmestre du Grand-Charleroi, assassiné à Courcelles. A Gilly, ils ne trouvent pas Auguste Verleuwe à son domicile de la chaussée de Châtelet. Les époux s’étaient concertés, et si les allemands se présentaient à leur porte, il avait été convenu qu’Auguste Verleuwe se cache dans les jardins à l’arrière de l’habitation. Ne le trouvant pas, Marguerite Depasse est emmenée par les allemands à Charleroi. Ayant appris l’arrestation de son épouse, Auguste Verleuwe ne tarde pas à gagner Charleroi pour se constituer prisonnier, mais il est trop tard.

Vingt-et-une personne sont arrêtées durant la nuit du 17 au 18 août et emmenées dans une maison de Courcelles, située dans l’actuelle rue de la Paix. Le 18 août au matin, dix-neuf d’entre-elles, dont Marguerite Depasse, sont abattues, une par une, dans les caves de l’habitation.



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