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Rue du Pont de Sambre


Il n’y a pas si longtemps que cela, la Sambre traversait Charleroi en suivant son cours naturel, à savoir l’actuel boulevard Tirou.

En 1666, les espagnols posent la première pierre de la forteresse de Charleroi, érigée sur la rive gauche de la Sambre. La nouvelle forteresse domine la vallée et notamment les plaines situées sur la rive droite de la Sambre, en territoire liégeois ; Marcinelle dépend alors en effet à cette époque de la Principauté de Liège.

Coin des rues du Pont de Sambre et de Dampremy. Immeuble du confiseur Lebacqz, érigé en 1859 et 1866, aux allures d'une appétissante pâtisserie

En 1667 les français prennent la forteresse et décident de la rebâtir. Quelques années plus tard, ils posent un pont sur la Sambre ; jusqu’alors, il fallait se déplacer jusqu’à Marchienne, au pont, pour traverser la rivière. Afin de défendre le pont et pour peupler la forteresse, des nouveaux ouvrages défensifs sont érigés en terre liégeoise : la Ville-Basse vient de naître.

Pendant longtemps, ce pont sera l’unique axe reliant les deux parties de la Ville. L’artère qui permet de le rejoindre va finir par naturellement prendre le nom de « rue du Pont de Sambre ». Le pont est élargi en 1716 ; en 1771, une niche y est érigée pour abriter une statue de Saint-Jean Népomucène, protecteur des dangers des eaux. La nuit de la Saint-Jean, il était de coutume d’allumer un feu de joie sur le pont ; la population affluait pour prendre part aux festivités.

Lors du passage des révolutionnaires français, le pont subit de nombreux dommages ; la statue de Saint-Jean est jetée à la Sambre, et dérive jusque Montignies-sur-Sambre, où elle est récupérée par un particulier qui la dépose dans une chapelle, précédemment dédiée à Sainte-Barbe. Cette statue se trouve aujourd’hui dans les collections de la Société royale d'archéologie, d'histoire et de paléontologie de Charleroi.

Rétabli, le pont est consolidé après la campagne napoléonienne de 1815, et finalement reconstruit en 1826. Il finit par disparaître lors du comblement de la Sambre, commencés dans les années 30 et terminés au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Axe incontournable, la rue du Pont de Sambre fut toujours commerçante ; en 1689, une brasserie s’y installe, profitant de la rivière proche ; d’autres petits commerces bordent la rue. Au XIXième siècle, les premiers « grands magasins » de la région s’y installent, ainsi que dans le quartier proche. Cette rue est un passage obligatoire pour relier les deux parties de la ville, et est donc l’une des plus fréquentée.

C’est là que s’établit l’Innovation en 1901 ; certaines de ses vitrines surplombent la Sambre ; l’enseigne succède au magasin de draperies « Au Pont de Sambre ». Au coin de la rue de Montigny, l’enseigne « A la Vierge Noire » était plus que réputée ; l’Innovation racheta le bâtiment afin de permettre son extension et la construction d’un nouveau magasin dans les années 50.

La rue du Pont de Sambre ne mesure plus aujourd’hui que quelques dizaines de mètres ; le pont disparu, le tracé se poursuivait néanmoins jusqu’à la place Albert Ier, jusque sous les Colonnades. Ces dernières démolies début 2015, la rue du Pont de Sambre ne mesure plus que quelques dizaines de mètres. Deux façades typiques de l’esprit « forteresse » sont à y remarquer. Le bâtiment formant le coin avec la rue de Dampremy fut construit en deux temps, en 1859 et 1866 ; au rez se trouvait alors le confiseur Lebacqz. La façade à l’origine était jaune pâle, et les moulures peintes en bleu ; elle a été restaurée dans les tons de l'époque.



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