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Rue du Grand Central


La rue du Grand Central, anciennement dénommée Rue de Bruxelles, fut tracée aux environs de 1884-85 pour relier au sud de la ville différents axes qui débouchaient à l'ouest de Charleroi. L'objectif était également de faciliter notamment l'accès à la Gare de Charleroi-Sud qui, petit-à-petit, s'affirmait comme la grande gare régionale. Le nom de Grand Central fut attribué à la rue le 2 novembre 1887.

La Compagnie du Grand Central était une société de chemins de fer créée en 1864 par regroupement de différentes compagnies ferroviaires. Elle exploitait notamment la ligne qui reliait Charleroi à Leuven, via Lodelinsart, Fleurus et Ottignies, inaugurée par tronçons du 12 février au 23 août 1855 par la Compagnie du chemin de fer de Charleroi à Louvain. La Compagnie du Grand Central fut absorbée par l'Etat belge en 1897. 

La Rue du Grand Central comporte en sa partie nord une place, réduite aujourd'hui à l'état de parking. Cette Place du Grand Central, ou encore de l'Ouest, faisait front à l'ancienne Gare de l'Ouest, terminus de la ligne Charleroi-Ottignies.

La Gare de l'Ouest ne fut cependant pas toujours à cet emplacement. La première gare de l'Ouest était située plus au sud qu'actuellement; elle se trouvait à la hauteur de l'ancienne rue des Tonneliers, soit la rue bordant le côté sud de la Place de la Digue. De 1884 à 1886, une nouvelle gare est construite à la hauteur du Viaduc. Jusqu'en 1987, la Gare de l'Ouest était une gare en cul-de-sac. Il faut attendre le 27 mai 1987 pour que la liaison Charleroi-Ouest - Charleroi-Sud soit inaugurée.

Si la gare a été rasée, et est maintenant remplacée par une simple halte, le métro léger y marque l'arrêt depuis le 30 juin 1980.

Jusqu'en 1903, le Piéton coulait et traversait la Rue du Grand Central; il fut ensuite en partie canalisé et voûté jusqu'au lieu où il se jetait dans la Sambre, actuel Boulevard Tirou, près de l'ancien bassin de natation, au lieu dit la Sambre-Cocotte.

La Rue du Grand Central connu des périodes fastes : pendant longtemps, elle fut une artère de passage importante, faisant vivre bon nombre de commerces. La mise en service du petit ring de Charleroi a considérablement diminué le nombre de véhicules qui y transitaient quotidiennement.

Ruines du Café du Globe, coin rue du Grand Central/Avenue des Alliés. Carte postale ancienne, Edition L'Eclipse

Cette rue fut l'une des plus touchées de Charleroi lors de l'invasion allemande de 1914. Vers onze heures, le 22 août 1914, les Allemands entrent dans le centre de Charleroi par le Viaduc. Les troupes empruntent l’avenue du Grand Central où une fusillade avec des Français éclate. Des civils formant un bouclier humain tombent. Les Allemands pénètrent dans des habitations pour y prendre des otages, piller des habitations et y bouter le feu au moyen de petites bombes incendiaires. Les maisons incendiées dans la rue se comptent par dizaines. Le « Café du Globe » situé au coin de la rue du Grand Central et de l’Avenue des Alliés est l’un des premiers mis à sac. Au lendemain de la guerre, sa tenancière Blanche Piérard déclare :

« Le samedi 22 août 1914, lorsque les Allemands sont arrivés, je me trouvais dans le café avec mon mari et mes deux filles. Les volets du café étaient descendus. Mon mari a fermé la porte et nous sommes descendus à la cave. Etant dans la cave devant, on a tiré un coup de feu dans le soupirail ; nous sommes alors allés dans la cave de derrière. Mon mari qui circulait dans la cave, se demandant le cas échéant par où ou pourrait se sauver est monté à l'étage pour prendre ses valeurs qu'il a gardées sur lui. A un moment donné, il a dit qu'il fallait se sauver parce que la maison brûlait. Remontés à l'étage, nous avons constaté que les Allemands avaient brisé les volets mécaniques et les vitres. La partie inférieure de la porte subsistait seule. Mon mari étant à l'intérieur du café a été atteint d'une balle en plein cœur. Moi-même j'ai reçu une balle dans le bras gauche. Nous nous sommes agenouillés moi et mes filles auprès du corps de mon mari étendu sur le parquet. L'une de nous a enlevé les valeurs. Nous sommes sorties de l'immeuble par la petite porte donnant avenue des Viaducs. Le cadavre de mon mari est resté dans le feu »1.

 

Notes :

  1. LEMAIRE, A. ; NONCLERCQ, Philippe. Charleroi : août 1914 : Crimes, incendies, pillages, bombardements



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